Vous n’avez pu manquer les panneaux qui constellent nos rues depuis quelques jours, il y en a un tous les vingt mètres : C’est officiel, le mercredi 7 juin nous accueillerons un spectacle que l’Amérique entière nous envie, « Cascadeurs Monster Action ! ». Et c’est annoncé aussi, cette représentation hautement culturelle aura lieu chemin de Pujo, c’est-à-dire devant l’école, rien de moins !
Il n’est pas imaginable que ce genre de spectacle n’ait préalablement été autorisé par not’bon maire. C’est donc à lui seul que revient la responsabilité de ce que verrons nos enfants devant l’endroit où on les éduque. Ils pourront constater de leurs yeux que l’environnement ça commence à bien faire, que l’on n’est pas à quelques hectolitres d’essence près et qu’un bruit d’enfer en pleine ville c’est souhaitable ! D’aucuns s’étonneront ensuite que deux et quatre roues pétaradants quadrillent nos rues de jour comme de nuit et même, hélas, que des enfants perdent la vie au guidon dans notre bourg, comme c’est malheureusement arrivé plusieurs fois.
Ce type de manifestation était très en vogue dans les années 70, au temps du pompidolisme triomphant, de la sainte-bagnole et d’avant les chocs pétroliers. Les cascadeurs de l’époque sautaient en moto par-dessus des files de bagnoles. Cinquante ans plus tard, tout a changé, sauf eux et leurs admirateurs : Ils continuent à sauter des files de bagnoles en moto.
Nous sommes indignés par cette kermesse du pétrole annoncée. Chacun sait que l’avenir, comme en témoigne la conférence environnementale mondiale qui s’est tenue en France l’an passé, à Paris, est à la plus grande modération en matière énergétique. Seuls le Nicaragua, la Syrie et désormais les USA de Trump auront tourné le dos et préféré le suicide collectif. Cet avenir, qui concerne avant tout nos enfants, il nous appartient de le préparer pour eux. Le seul moyen reste bien sûr l’éducation : Une majorité de familles s’y emploie et nos enseignants aussi. Mais patatras, voilà que Donald Delsol, qui se fiche du respect de l’environnement comme de sa première cartouchière, ruine ces efforts en autorisant le pire des contre-exemples, ce spectacle-bras-d’honneur devant les portes même de l’école publique.
Il y a parait-il une commission municipale des affaires scolaires. A la place des conseillères qui la composent, nous nous sentirions humiliées par la décision du maire et démissionnerions immédiatement.