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On n'a rien changé... et ça vient de recommencer

Trêve de lac-sisme

Publié le 26 Janvier 2016 par Vox Lavernosi

Dans le dernier opus du très couteux magasine de propagande municipale, intitulé pompeusement « grand journal », est esquissé ce qui serait la doctrine budgétaire dans les mois à venir : On apprend que « l’effet ciseau » sur le budget s’accentue. C’est certain, un grand ciseau qui a permis de faire tomber 631 472 € d’argent public dans les poches de la famille du maire et de son adjoint Sentenac. On apprend aussi que nous devons « être bien conscient[s] que notre commune ne pourra plus soutenir l’investissement des dernières années ». De quels investissements parle-t-on ? S’il s’agit de ne plus dépenser à tort et à travers en matériel superflu et archi sur facturé, comme des appareils photos à 900 €, des ordinateurs périmés à 1400 €, des tronçonneuses à 1 320 €, alléluia ! S’il s’agit enfin de contenir l’explosion atomique de la masse salariale, alléluia ! S’il s’agit de cesser de financer des projets inutiles, hors de prix et qui ne bénéficient qu’à une fraction minoritaire de la population, tels que le palais municipal, le lotissement d’inactivité ou le night-club house du rugby, alléluia ! Mais nous craignons que cette gabegie ne perdure au détriment des investissements profitables et indispensables à tous, qui eux seront plus que jamais réduits à la portion congrue. Nous en voulons pour preuve un autre élément de langage qui figure dans ce même document : « L’excédent qui sera dégagé par les deux lotissements nous permettra d’envisager le financement d’un projet d’envergure, la rénovation de l’intérieur de l’église ». C’était donc ça ! Nos élus se remplissent les poches en vendant leurs terrains, mais c’est pour la bonne cause ! Ils sont en mission pour le seigneur ! Ainsi donc, ripoliner la maison du bon dieu est ce que Monsieur le Maire a trouvé de plus innovant, de plus consensuel, de plus fédérateur, de plus porteur pour l’avenir, de plus égalitaire, de plus réclamé par la majorité de ses administrés, de plus moderne, de plus laïc, de moins clivant en ces temps où l’obscurantisme fait les dégâts que l’on sait, de plus utile pour la communauté. Tout le reste attendra, c’est écrit noir sur blanc.

Puisqu’on nous parle de projets d’envergure, nous nous proposons de faire à ce maire qui en manque singulièrement quelques suggestions qui, si elles étaient prises en considération, répondraient enfin à des attentes réelles de la population.

Notre suggestion d’aujourd’hui porte sur la réhabilitation du lac, étant bien entendu qu’il s’agit de celui situé au lieu-dit les Perrils et non celui sis à Pouvil, réservé au seul usage de la société de pêche et qui ne manque de rien, merci pour eux.

Ce lac est extrêmement fréquenté, principalement par des promeneurs et des joggeurs, qui apprécient d’en faire le tour. Les samedis et dimanches, quand la météo n’est pas trop mauvaise, le parking est bondé et il y a foule sur le sentier. Les seuls que l'on n'y croise jamais sont le maire et les conseillers municipaux. C'est probablement pour cette raison, vous allez le constater en lisant notre état des lieux, que la municipalité ne fait strictement rien pour ce public nombreux.

Commençons par la voirie : Le sentier qui fait le tour du lac est comme il a choisi d’être, dans son jus. Sur sa plus grande longueur, c’est le passage des usagers qui l’a tracé à même l’argile et les gros gallets. A la moindre pluie il devient boueux, glissant, désagréable sous le pied et jonché de flaques. Au Nord-Est, il chemine plus bas que la surface du lac, ce qui fait qu’en période de fortes pluies, l’eau de ce dernier se déverse sur le parcours. Ailleurs, sur la section qui longe l’accès aux gravières, a été déversée une épaisseur de granulat. Mais au lieu de choisir un mélange compactable, type concassé 0/20 ou équivalent, on a choisi un gravier uniforme et roulant qui malgré les années ne se structure pas. On marche donc sur un terrain instable et l’on s’y enfonce un peu comme sur une plage. La mairie n’a jamais dépensé le moindre sou pour faire en sorte que ce sentier autour du lac soit homogène, raisonnablement confortable et praticable en toute saison. Et pourtant, nous ne demandons pas une piste d’athlétisme ou une bande d’enrobé. Il suffira de quelques décapages là où c’est nécessaire, d’un remblai sur les zones inondables, de quelques rigoles pour drainer les accumulations d’eau et là-dessus d’un matériau naturel stabilisé.

Côté équipements, c’est la grande misère: Sur trois kilomètres de parcours, nous avons compté cinq bancs en béton brut sans dossier, tels que celui-ci :

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Ces bancs étant disposés sur moins de la moitié du parcours, les personnes âgées qui auraient envie de faire le tour tout en pouvant se reposer régulièrement peuvent rester chez elles. Côté détritus, il n’y a que deux corbeilles prévues pour les accueillir et forcément ça déborde, voyez plutôt (notez aussi la qualité de pose du banc juste à côté) :

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Et n’oublions pas de citer la seule et unique table de pique-nique, au centre de l’isthme entre les deux parties du lac pour ceux qui la chercheraient. Vous verrez un peu plus loin à quoi elle sert la plupart du temps. Autrement dit, en termes d’équipements il n’y a quasiment rien et le peu qu’il y a est plus que médiocre. Nous proposons d’en installer de nouveaux, de qualité, en nombre suffisant et répartis harmonieusement. Nous suggérons aussi l’installation d’équipement dédiés au sport de plein air pour constituer un parcours de santé et la construction d’un observatoire ornithologique.

Le seul effort consenti par la mairie l’a été au profit des bagnoles, comme toujours. A grand frais, le chemin d’accès a été goudronné. Ainsi, on peut accéder au parking à pleine vitesse sans salir ses bas de caisse. Quel progrès ! Un panneau « roulez au pas » (grand comme une assiette à dessert) a depuis été installé à l’entrée. L’auteur de cette trouvaille a sans doute imaginé freiner ainsi l'ardeur des fous du volant; Las, ce panneau est aussi efficace qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Dans le même mouvement, le parking aussi a été goudronné, mais rien n’a été prévu pour le séparer du sentier. Résultat, entre les deux barrières, éloignées d’environ 400 mètres, c’est le domaine de la bagnole. Les joggeurs doivent slalomer entre celles qui sont garées n’importe où tout en veillant à ne pas se faire aplatir par celles qui roulent. Nous demandons à ce que soit édifiée une clôture de séparation entre la berge et le parking afin que le tour complet puisse se faire sans risque et sans contrainte. Nous souhaitons aussi que TOUS les accès possibles au tour de lac soient condamnés et ce afin que la circulation des motos n’y soit plus possible. Le drame qui s’est produit en mai 2015 ne doit plus jamais se reproduire. Sans compter que le risque pris par les motards se répercute vers les autres usagers, et notamment les enfants, qui sont les premiers à craindre des roues de ces inconscients.

A l’entrée du parking, il y a un écriteau défraîchi, presque illisible, juché sur un vieux panneau de basket plus penché que la tour de pise. Il y est inscrit « Vous entrez sur une réserve de chasse riche en diverses espèces faunistiques. Afin de les préserver, merci de ne pas les déranger en ayant une attitude discrète ». Nous remercions Tartarin Delsol, qui dans son infinie mansuétude, consent à ne pas jouer de l'escopette au milieu des promeneneurs, mais ce charabia de chasseur cache une tout autre réalité : La bienveillance envers les "espèces faunistiques" se cantonne au dessus de la surface de l’eau. En dessous, c’est la pêche industrielle. Et pour ce qui est de l’attitude discrète, on ne peut pas dire que ce soit le fort du pêcheur carpiste, catégorie dominante sur les berges. Equipés comme des porte-avions, ils alignent généralement cinq ou six cannes, des détecteurs électroniques qui couinent à la moindre touche et autres gadgets de haute-technologie. On a même vu récemment un bateau-drone télécommandé par un carpiste pour aller larguer des appâts loin de la berge. Et comme les parties de pêche trainent en longueur, souvent sur plusieurs jours, ils installent tente et feu de camp, bref ce qui en bon français s’appelle un camping sauvage. Pour illustrer nos propos, voici le genre de bivouac qui pousse là-bas comme des champignons (voyez au passage à qui profitent les rares bancs) :

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Et comme tout ce matériel ne peut se transporter dans une valise, le carpiste a une remorque attelée à sa voiture. Régulièrement, on peut en voir garées sur la berge très loin du parking et bien après les barrières, alors même que ces dernières sont fermées à clé et que le tour du lac est interdit aux véhicules. Y aurait-il par hasard des passe-droits ? Mais les voitures des carpistes, sont-elles au moins garées au parking ? Pas vraiment :

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Si un joggeur a un jour la mauvaise idée de faire une crise cardiaque de l’autre côté du lac, c’est à pied, en barque ou en hélicoptère que les pompiers devront aller lui porter secours, faute de pouvoir emprunter le chemin, bloqué par les véhicules des pécheurs. Merci à eux. Voici deux autres illustrations du comportement lamentable des pêcheurs de carpe :

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Merci pour le pique-nique (les sacs sur la table ce sont des cannes à carpe)

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La poubelle est bien trop loin pour eux !

 

Nous posons la question : Alors qu’il y a à proximité immédiate trois immenses lacs de pêche parfaitement pourvus en carpes (le lac de Pouvil et les deux lacs du loup au Fauga), plus beaucoup d’autres dans les communes avoisinantes (Longages, Peyssies, Muret, Lherm, Poucharramet, etc), sans compter un petit ruisseau appelé Garonne, pourquoi y a-t-il tant d’assiduité halieutique au lac des Perrils ? Tout simplement parce que sur les autres lacs la pêche est soit payante (Lac de Pouvil à Lavernose, lac du Loup au Fauga) soit interdite (lac de Sabatouse à Longages). Ce que nous devons supporter en tant qu’usagers et contribuables, de la part de pêcheurs qui pour la plupart ne sont pas du village, et bien les autres ne le supportent pas. A commencer par l’association de pêche de Lavernose-Lacasse elle-même, qui gendarme sévèrement le lac de Pouvil et sa fameuse maison de la nature, deux équipements réservés mais financés par nos impôts jusqu’au dernier centime. Quant à Longages, il faut bien admettre que l’équipe municipale y est d’un tout autre calibre. Voici ce qui figure de façon claire et bien visible à l’entrée du lac de Sabatouse :

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Pas de pêche et pas de camping sauvage, car là-bas on a compris depuis longtemps à quel point ces activités étaient contradictoires avec les intérêts des habitants. Mais ici, à Lavernose, ils peuvent venir, c’est gratuit. Pour mémoire, voici ce qui figure à l’entrée de notre lac :

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Deux maires, deux styles…

Voilà donc, Monsieur le Maire, un projet d’envergure sur lequel nous proposons d’investir. Oubliez un peu Chasse, Pêche et Traditions, votre slogan politique rétrograde. La pêche a assez de place ailleurs et n’a pas à en avoir sur notre lac. Quant aux traditions, comparez donc l’affluence du dimanche matin à la messe et celle autour du lac, sans parler du reste de la semaine. Cela vous donnera au moins l'occasion de "prendre le poul" de notre commune.

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V
bonjour <br /> <br /> je souhaite réagir en tant que carpiste pratiquant ce lac quelques week end par an. <br /> évitez de mettre tous les "maux de la terre" sur le dos des carpistes, certes certains "pêcheurs abusent comme notamment ce qui sont présentés dans votre deuxième article, et je condamne également ce genre de comportement qui nuit à notre image. il est facile de prendre une photo de déchets et de dénoncer les carpistes, pour votre information il m'arrive plus qu'a mon tour de repartir du lac avec des déchets laisser par d'autres pêcheurs ou promeneurs ayant pique niquer autour du lac, faut il aussi interdire les pique-niques et les promeneurs autours du lacs pour autant ???, il faut réprimer ceux qui le méritent en dépassant les bornes et laisser les bons élèves cohabiter et se livrer à leur passion " pêche, promenade ou running". <br /> cordialement
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V
Bonjour Monsieur,<br /> <br /> Tout d'abord merci pour votre commentaire empreint de sagesse. Nous sommes d'accord avec vous pour dire que ce sont certains pêcheurs qui abusent et pas la totalité. Mais nous nuancerons ainsi : Etant entendu que le camping est un abus, puisqu'il s'agit de camping sauvage, nombreux sont ceux qui abusent. Le stationnement devant les barrières est un abus et nombreux sont ceux qui abusent. Il y a selon nous parmi les pêcheurs une bien plus forte proportion d'irrespectueux que de gens corrects, comme vous semblez l'être. Allez voir ces jours ci : Vous verrez que les poubelles dégueulent (la mairie s'en fout et ne les vide jamais) et qu'il y a des tas d'ordures un peu partout. Si dans le même temps vous voyez des gens qui piquent niquent, dites-le nous... Si vous voyez des joggeurs ou des marcheurs avec des cannettes de bière ou des boîtes de pâté à la main, dites-le nous aussi ! <br /> Il suffit de se rendre au lac du Loup voisin pour constater que l'activité carpiste est très spécifique. Visiblement on ne pêche pas avec un bambou, un bout de fil, un ver et un hameçon. On ne pêche pas non plus une petite heure et puis on rentre. De facto la logistique est très lourde. Il nous semble donc incontournable que des lacs soient réservés à cette activité, ils sont déjà très nombreux, et que d'autres lui soient interdits, comme c'est le cas à Longages, pour les raisons que nous avons énumérées.<br /> Enfin vous dites "il faut réprimer ceux qui le méritent en dépassant les bornes et laisser les bons élèves cohabiter". Je ne sais pas si vous habitez Lavernose, mais en tous cas je vous invite à venir observer ce qui s'y passe. Vous pensez que les conseillers municipaux vont faire des rondes et distribuer les prunes ? Vous rêvez ! Primo ils s'en foutent royalement. Secundo, le maire et les ses principaux adjoints sont des CPNT, crypto-parti politique qui mélange allègrement chasse pêche politique cassoulet et gros rouge. Ils sont du côté des pêcheurs et se moquent des autres, même s'ils sont majoritaires. Qui croyez-vous qui ouvre les barrières fermées à clé pour laisser passer les remorques des carpistes ? De toute façon vous savez très bien qu’aujourd’hui il n’y a plus d’argent pour payer des gendarmes, c’est ainsi. Les mesures d’interdiction d’accès sont les seules qui restent réalistes. <br /> Nous pensons donc pour toutes ces raisons que le lac des Perrils doit être interdit à la pêche. Après-tout, les footballeurs et les rugbymen partagent-ils le même terrain, alors qu'ils le pourraient parfaitement ? Non, et nous avons payé une fortune pour le savoir.<br /> Bien cordialement