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On n'a rien changé... et ça vient de recommencer

LA FARCE, LE DINDON, LES MARRONS

Publié le 6 Décembre 2015 par Vox Lavernosi

LA FARCE, LE DINDON, LES MARRONS

Souvenez-vous, au mois d’octobre not’bon maire passait le tambour : On allait voir ce qu’on allait voir. Le dispositif de « vidéo protection » municipal entrait en service et ça n’allait pas moufter. Tout le périmètre de la mairie, centre nerveux du village, était désormais scruté par des yeux électroniques et les habitants allaient recouvrer la paix. Las, nul ne sait si les quatre caméras que nous avons dénombrées sont reliées à quoi que ce soit(1), le fait est qu’à notre connaissance le conseil municipal n’a validé aucun investissement relatif à ce matériel. Ce que nous savons en revanche, c’est l’effet dévastateur qu’a eu sur l’insécurité à Lavernose-Lacasse cette promesse carrossée en vue des élections et devenue citrouille deux ans plus tard : Notre village est tellement peu sûr pour les délinquants potentiels que les trafiquants de drogue le choisissent pour venir y faire leurs emplettes ! Ils y tirent même à coup de fusil en pleine rue(2), comme jadis dans les villes fantômes de l’Ouest Américain. Il semblerait que cette rixe armée ait pris naissance dans une riante résidence de l’avenue des Pyrénées. Cet ensemble immobilier récent compte plusieurs dizaines de logements, majoritairement locatifs, « gérés » de très loin par une obscure agence dont le souci unique est d'encaisser quelques loyers pour dédommager les investisseurs « Loi Robien » qu’ils ont préalablement tondus. Ces constructions, rappelons-le, ont été édifiées sous les mandats de Monsieur Delsol et avec sa bénédiction. Elles ont, comme d’autres, été conçues sans la moindre cohérence avec l’urbanisme local. Le maire a en outre permis que ce dédale soit barricadé à son entrée par une porte de fer, comme le sont les résidences pour nantis de l’Ouest parisien. Mais nous sommes à Lavernose-Lacasse, pas à Neuilly sur Seine et de nantis il y a peu. L’expérience montre que de tels aménagements constituent au final des refuges pour la délinquance. Et bien sûr, là, il n’y aura jamais de caméras.

Autre dossier 2015 dans lequel l’équipe municipale a encore fait des étincelles : Le pot de chocolat rebaptisé « lotissement d'activités communal du Pujeau Rabé ». Les travaux d’aménagement sont finis – et donc en principe payés de nos deniers - depuis six mois, mais à part quelques lapins et deux ou trois corneilles, les « actifs » y sont très rares. Pas l’ombre d’un chantier en vue, mais cependant nous y payons l’éclairage public chaque nuit et l’épareuse municipale vient d’y passer deux journées au moins pour faucher le bon mètre d’herbasse qui y avait poussé sur sept hectares et demi. Autrement dit, après avoir enrichi les ex-propriétaires dont le maire et l’un de ses adjoints pour acheter les terrains, après avoir financé l’édification d’un rond-point inutile à 300 000 €, plus toute la voirie, plus un "piétonnier" à plus de 100 000 €, nous payons désormais pour que rien ne s’y passe. Marrons, nous le sommes à n’en pas douter.

Peut-être cela n’a-t-il pas de lien, mais nous savons que le projet de téléportation de l’Intermarché a eu et a peut-être encore du plomb dans l’aile. En effet, en octobre 2014, la Commission Départementale d’Aménagement Commercial a bien autorisé cette fumeuse opération. Mais cette décision a fait l’objet d’un recours devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial, recours intenté par l’enseigne ATAC, sur le point d’édifier un supermarché à Lherm. Ce recours a été rejeté par décision du 13 mars 2015. Au passage, on apprend en lisant cette décision que not’bon maire en personne avait fait le voyage à Paris (aux frais de qui, hein ?) pour plaider la cause de ses petits copains mousquetaires. Qui a parlé de mélange des genres ? Plus fort, on retrouve dans le procès-verbal du conseil municipal du 26 janvier 2015 (Voir ici, page 12) une motion en faveur de cette chère et grande surface, un vrai cri du cœur, une déclaration d’amour même ! Lisez-la, c’est à hurler de rire ! En gros, c’est la mairie qui a « impulsé » ce grand projet pour des raisons « environnementales », rien que ça ! Et oui, ce supermarché horrible, construit et donc autorisé sous le premier mandat de Delsol Alain, Chasseur Pêcheur Naturel et Traditionnel, est jugé comme posant « beaucoup de problèmes et nuisances » par Alain Delsolem, divers gauche, élu en mars 2014. Il faut dire qu’entre temps, ce brave homme a cédé à prix d’ami, presque à perte, le terrain « beaucoup plus adapté » sur lequel le supermarché devrait être téléporté. Et au passage, le petit magasin qui fait aujourd'hui moins de 1000 m² passerait à 1500, en attendant plus. Malgré ce maquillage grossier, la C.N.A.C., composée de fervents écologistes comme on peut le voir ici, a repris dans sa décision la motion municipale à la virgule près. Quel grand artiste tout de même not'bon maire ! Mais il y a un hic : Juridiquement, une décision de la C.N.A.C. n’est pas inattaquable. En effet, depuis le décret du 3 août 2013, les cours administratives d'appel sont compétentes pour trancher les litiges relatifs aux décisions qu’elle aurait prises. Nous ignorons encore si l’enseigne ATAC a exercé ce recours, mais compte tenu de ses engagements à Lherm, il est permis de penser qu’elle avait tout intérêt à le faire. Dans cette hypothèse, sans préjuger de la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux, dont la durée de procédure s’échelonne entre un et deux ans et demi et sachant que ses jugements sont attaguables en dernier recours devant le conseil d’état, il serait alors probable que les lapins et les corneilles ne soient pas dérangés tout de suite au lieu-dit Chocolat et que nous continuions à y payer l’éclairage encore longtemps.

(1) : Il y a deux caméras fixées sur la nouvelle aile Est du grand trianon côté cour intérieure, une autre au-dessus de la porte de la salle Delsolem et une quatrième à l’entrée du gymnase. Ces caméras sont positionnées très bas et elles sont fixes. Généralement, les caméras de vidéo-surveillance dignes de ce nom sont fixées le plus haut possible, sur pylône, et sont télé-orientables sur deux axes. Privées de ces caractéristiques essentielles, les pauvres caméras Lavernosiennes se retrouvent avec l’acuité visuelle d’une taupe au fond de son trou. Si tant est qu’elles soient branchées, ce qui reste à démontrer…

(2) : Bizarrement, la Dépêche du Midi a publié pas moins de trois articles sur le sujet mais aucun n’est signé du correspondant local. Cette personne, habituellement si prolixe et notamment pour tout ce qui concerne la propagande municipale, a-t-elle jugé le sujet digne de si peu d’intérêt ? C’est regrettable, nous aurions aimé enfin lire de sa plume un vrai reportage, traitant de faits consistants.

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