Après de longs, longs mois de campagne, nous voici à peine sortis de cette élection pénible pour entrer aussitôt dans les législatives. Seul point positif, dans cinq semaines tout sera terminé !
Juste le temps pour nous de donner un éclairage local à la chose.
Voici tout d’abord un comparatif des chiffres au premier tour entre notre commune, le département et le pays :
National | Département | Lavernose | |
Abstention | 22,23% | 18,84% | 13,39% |
Blanc et nuls | 2,02% | 1,82% | 2,76% |
MACRON | 24,01% | 26,43% | 21,50% |
LE PEN | 21,30% | 16,71% | 26,24% |
FILLON | 20,01% | 16,49% | 13,25% |
MELENCHON | 19,58% | 23,69% | 23,10% |
HAMON | 6,36% | 8,37% | 5,85% |
DUPONT | 4,70% | 3,87% | 5,00% |
En toute logique le département de la Haute-Garonne, bastion rouge historique, a placé Mélenchon second avec 23,69 % et la droite très en retrait par rapport aux scores nationaux (-3,5 % pour Fillion, -4,6 % pour le Pen et -0,8 % pour Dupont). Même le très pâle Hamon y réalise deux points de mieux qu’au plan national. Mais cet héritage historique déraille quelque peu chez nous, où le Pen arrive largement en tête avec 26,24 %, soit 9.5 % de plus que son score départemental. Mélenchon y réalise un bon score, équivalent à celui du département. Macron y laisse 5 points, Fillon 3 et Hamon 2.5, soit 10,5 %, très exactement les 9.5 % de bonus octroyés à le Pen plus les 1 % offerts à Dupont. Le message est clair : En détournant 10.5 % de ses voix des partis traditionnels (Hamon, Fillon) et de l'ancien conseiller puis ministre de Hollande, incarnation du système, la population de Lavernose rejette plus qu’ailleurs ledit système, les magouilles, l’Europe. Sans doute ressent-elle plus qu’ailleurs la crise et le déclassement. Excepté quelques propriétaires fonciers et chefs d’entreprises agricoles, qui sont pour partie les mêmes, Lavernose est une commune de citoyens plutôt peu fortunés. En matière de magouilles, il faut dire qu’en sus des casseroles de Fillon, nous avons une production locale particulièrement dynamique. Sur le plan du système et de ses préivilégiés, là aussi nous sommes champions : Malgré le contexte économique, la caste municipale accroit sans cesse la pression des taxes locales et laisse augmenter les charges sans bouger le petit doigt, eau et assainissement notamment ; En retour, elle privilégie toujours les mêmes, à commencer par ceux qui ont un fusil ou une canne à pêche entre les mains. Nul doute que cette mauvaise gouvernance locale doublée d’un clientélisme criant aura pesé dans le scrutin et dans l’amplification des votes protestataires. D’ailleurs, les résultats du second tour le confirment :
National | Département | Lavernose | |
Abstention | 25,44 % | 24,32 % | 19,81 % |
Blanc et nuls | 8,59 % | 9,16 % | 11,25 % |
MACRON | 66,10 % | 72,38 % | 58,90 % |
LE PEN | 33,90 % | 27,62 % | 41,10 % |
A priori, on ne peut pas dire que les suffrages exprimés à Lavernose ont été masqués par l’abstention puis qu’elle y a été de 5 points inférieure aux scores nationaux et départementaux. On peut parler de forte mobilisation des Lavernosiens au second tour. En revanche, il y a un premier message en ce qui concerne les blancs et nuls, presque 2 points au-delà du score national, qui lui-même est un record historique : Plus d’un électeur sur dix inscrit à Lavernose a fait l’effort de se déplacer (quand deux sur dix sont restés chez eux) pour manifester son rejet aux deux candidats en présence. C’est considérable et de ce fait doit être considéré. D’autant qu’au plan des suffrages exprimés, le Pen recueille 7 % de plus que la moyenne nationale et surtout 13,5 % au-delà du score départemental. On le voit, la protestation est exprimée au-delà de tout et le président élu n’a recueilli dans notre commune que 40,61 % des inscrits.
Mais rassurez-vous, aucun risque que not’bon maire, pourtant divers gauche lui aussi (sur le papier seulement) n’ait le courage de celui d’Annezin. N’attendez même pas qu’il s’interroge quant aux écarts énormes, dans le mauvais sens, qui séparent les résultats enregistrés dans sa commune des scores nationaux déjà alarmistes. Ce serait plutôt le contraire, car sa vraie nature est plus proche de l’extrême droite que de la gauche diverse si l’on en juge par le positionnement du parti pour lequel il milite.
Désormais, la place est aux élections législatives. Nous en reparlerons très bientôt puisque notre bon deuxième adjoint divers gauche s’y est engagé dans la position du porte bagage d’un vélo UMP aux pneus à plat avant même le départ.